Les statues des tours ouest

L’ordonnancement de la façade ouest voulue par Viollet Le Duc est très claire : elle comprend quatre étages. le rez-de-chaussée n’a par économie qu’un seul portail ouvrant sur la nef. L’étage de la rosace, au premier étage, est flanqué de hautes baies jumelées ; il est surmonté par l’étage des beffrois des cloches, encadrant le grand pignon des combles. Enfin, les deux flèches s’élancent vers le ciel.

Chaque division possède une balustrade : la première est au niveau des terrasses des bas-côtés, la deuxième par la corniche du toit. Il y a aussi, moins visible, une galerie de circulation à la base des flèches.

Le Christ trône sur le trumeau du portail central. Il est entouré de ses apôtres, les deux premiers d’entre eux, saint Pierre et saint Paul, à sa droite et à sa gauche.

Chaque tour est ornée de statues, reposant au niveau du beffroi sur des colonnes engagées. Il y a vingt quatre niches, mais deux sont vides.

Viollet le Duc avait hésité sur le nombre des statues : le projet de 1864 n’en prévoyait que deux sur chaque face. Sur un dessin de 1874, des figures féminines sont placées dans les angles, mais elles furent ensuite installées dans les niches centrales, les autres étant occupées par des personnages masculins.

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Tous les dessins des statues sont de la main de Viollet le Duc, datés de 1874. Les modèles en plâtre furent réalisés au tiers de l’exécution. Ils sont restés à Clermont, et sont actuellement (en 2024) entreposés dans la tour sud Ouest. Il subsiste 20 maquettes sur 22.

Les sculpteurs choisis par l’architecte s’appelaient Mathias Jacobs (qui disparaît du chantier en décembre 1871), et surtout Alfred Anciaux qui fit un travail colossal : gargouilles, fleurons, masques, et statues. Il travaillera jusqu’à sa mort en 1882, et touchera la somme considérable de 306 755 fr.

Les statues en plâtre étaient payées 300fr, les statues, 1500fr. Le grand saint Michel (3,10 de haut), lui, fut réglé 2200 fr.

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Ci-contre, au premier plan, ce sont des maquettes du Christ, que l’on reconnaît à son auréole, et des apôtres du portail (saint Pierre est avec sa clé). En arrière-plan, on voit des maquettes des statues des tours.

Le choix des personnages est intéressant : comme pour les verrières de la fin du XIXe siècle, le parti pris est de mettre en valeur les saints d’Auvergne, ou les hommes qui ont embelli la cathédrale. Il n’est toutefois pas certain que Viollet le Duc ait eu de bons avis pour faire ce choix : ainsi le saint le plus important de la cathédrale jusqu’à la Révolution, saint Bonnet, n’apparaît pas. A moins que ce ne soit un des évêques anonymes…

Douze évêques sont figurés. Le premier de tous est saint Austremoine, le fondateur de l’Eglise de Clermont, puis, bien sûr, le constructeur de la première cathédrale, saint Namace. Saint Genès, saint Avit, leur succèdent, puis quatre évêques sont anonymes ; l’évêque qui fit bâtir la cathédrale « romane », Etienne II, apparaît ensuite, puis Hugues de la Tour et Guy de la Tour, les premiers évêques de la Cathédrale gothique. Le dernier évêque représenté est Jacques d’Amboise, à qui nous devons la couverture en plomb de l’église.

L’architecte, suivant la tradition, de la cathédrale en pierre de Volvic, est là aussi : Jean Deschamps, représenté avec un bâton, et une maquette d’église. Et le dernier homme est un saint Louis figuré en chanoine : en habit de laïc, mais avec une aumusse…

Trouver huit femmes fut difficile. Les saintes George et Vitaline sont mentionnées dans Grégoire de Tours, mais pourquoi prendre Namadie, alors que son mari Calmin n’est pas représenté? (On les trouve ensemble sur la châsse de Mozat). La présence de sainte Raingarde est un hommage à son fils Pierre le Vénérable, abbé de Cluny : elle est vénérée comme sainte dans l’ordre clunisien. Sainte Thècle avait été populaire dans le diocèse, un autel Sainte-Thècle est attesté dès le Xe. Sainte Flamine est vénérée à Davayat, sainte Florine dans la vallée de la Couze, dans le Cézallier. La présence de sainte Claire peut sans doute s’expliquer par un passage du Libellus, le texte manuscrit du Xe siècle où sont mentionnées les églises de Clermont et les corps saints qu’elles possèdent : le corps d’une sainte Claire y apparaît, dans l’église Saint-Vénérand.

Texte d’après les notes du chanoine Craplet

1. Évêque ; Ni dessin, ni maquette
2. Sainte Raingarde
3. Jacques d’Amboise
4. Hugues de la Tour
5. Sainte Namadie
6. Etienne II
7. Saint Genès
8. Sainte Flamine
9. Saint Avit
10. Évêque avec calice
11. Sainte Thècle

12 Évêque ; Ni dessin, ni maquette
13 Sainte Claire
14 Évêque avec calice
15 Jean Deschamps
16 Sainte Vitaline
17 Saint Louis de Clermont ? chanoine
18 Saint Namace
19 Sainte Florine
20 Saint Austremoine
21 Guy de La Tour
22 Sainte George

Le portail ouest

Grand Duc et Sphynge

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