Saint-Germain l’Herm : église Saint-Germain

Le patronage de l’église appartenait à l’abbaye de la Chaise-Dieu, puis au prieur du lieu, désigné par l’abbaye.

L’église est un édifice roman, modifié au cours des XVe et XIXe siècles : l’église et le village ont été fortifiés par ordonnance de Charles V, au XIVe siècle. Le chœur de l’église est construit sous Jacques de Saint-Nectaire, abbé de la Chaise-Dieu entre 1491 et 1518, comme l’attestent des clés de voûte.

Le titulaire est saint Germain martyr

Ce saint n’est mentionné dans aucun martyrologe. Selon une tradition locale, mentionnée par Mosnier[1] et reprise par Tardieu, saint Germain aurait été un ermite s’étant réfugié dans un lieu nommé Triniac. Il aurait reçu le don de lire dans les cœurs et aurait converti un riche seigneur de la région d’Issoire, qui le rejoignit dans son ermitage. Mais l’entourage du seigneur, mécontent de sa conversion, fit périr le saint ermite.

La première mention du saint martyr est dans une charte de 1052, où le roi Henri 1^er donne l’église au monastère de la Chaise-Dieu. Plusieurs visites pastorales mentionnent la présence de reliques du saint : 1702,1728. Après la révolution, Mgr Duvalk de Dampierre permit en 1801 de vénérer la relique.

Le saint ermite est fêté le 6 octobre ou le dimanche suivant. Ce jour-là, et le lundi de Pâques, les habitants allaient en procession dans la forêt où se trouvaient les ruines d’une chapelle construite sur l’ancien ermitage.

Les visites pastorales mentionnent des reliques  de saint Germain, saint Antoine abbé, du bienheureux Guillaume Saultemouche[2] , de saint Blaise, saint Laurent, sainte Agathe.

.

[1] Mosnier, « Les saints d’Auvergne », pp 373-376

[2] Le bienheureux Guillaume Saultemouche, jésuite, né à Saint-Germain l’Herm en 1557,  fut assassiné par les protestants à Aubenas en 1593, à coup d’arquebuse, en compagnie de Jacques Salès, jésuite lui aussi, né à Lezoux en 1556.

voir l’article : du Ranquet E., Bussac Georges de. Une église romane datée : Saint-Germain-L’Herm. In: Bulletin Monumental, tome 114, n°4, année 1956. pp. 243-252; doi : https://doi.org/10.3406/bulmo.1956.3794
https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_1956_num_114_4_3794

Deux fragments d’inscriptions se trouvent sur la base de l’arc triomphal du choeur, à 1,30 m de haut. Le texte est gravé sur deux faces adjacentes, à l’ouest et au sud.

D’après le tome 18 du « Corpus des inscriptions de la France médiévale », ces inscriptions se lisent ainsi :

ANNO AB INCARNATIONE

DOMINI MILLESIMOCVII I(DUS) MAII. REGNANTE PHILIPPO FRANCO(RUM REGE)

Soit : L’an de l’Incarnation du Seigneur 1107, le 3 des ides (?) de mai, Philippe étant roi des francs.

.

.

.

L’église est construite selon un plan allongé composé d’une nef et de deux bas-côtés ; le chevet est semi-circulaire. Des chapelles forment un faux transept.

Le mur quadrangulaire de l’église a été fortifié. Il est percé en son centre d’une porte à arc brisé, surmonté d’une baie cintrée. Une corniche surmonte le porche.

.

.

.

.

L’église se compose, d’après du Ranquet, de cinq parties :

— deux travées de nef, sans doute du XIIIe

— une troisième travée de la deuxième moitié du XII siècle

— une travée flanquée de bas-côtés se continuant par un transept et son carré ;

— deux absidioles ouvertes dans les bras du transept ;

— un chœur et un sanctuaire polygonal voûtés d’ogives.

Quelques chapiteaux intéressants : monstres, griffons attrapant un lapin…

Enfin, l’église possède un riche mobilier, où les jésuites sont à l’honneur, sans doute à cause de Guillaume Saultemouche et Jacques Salès…