Abbaye de Mozac, chapiteau 2 : la Résurrection

Ce chapiteau était également dans le choeur, et on retrouve un chapiteau équivalent à Saint-Nectaire. La face représentant le sanctuaire était sans doute aussi tournée vers le choeur. On retrouve d’ailleurs cette orientation pour les deux faces des chapiteaux de Notre-Dame du Port figurant un sanctuaire, que ce soit celui où Zacharie officie, ou celui de la Jérusalem céleste.

C’est sans doute le plus beau chapiteau de Mozac, ou du moins le plus célèbre. Les saintes femmes, Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Marie Salomé, se rendent au tombeau avec les aromates pour embaumer le corps de Jésus. Elles ne trouvent pas le Christ, mais un ange assis sur le tombeau, « jeune homme » vêtu de blanc, qui leur indique : « Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité : il n’est pas ici. Voici l’endroit où on l’avait déposé. » (Mc 16,6). »

L’ange assis sur le tombeau, les pieds posés sur une estrade, tend la main gauche pour interpeler les femmes, tandis qu’il croise les bras pour indiquer le sanctuaire de l’index de sa main droite.

Le Tombeau du Christ

Traditionnellement considéré comme le premier reliquaire, le sépulcre du Christ est ici représenté comme un édifice roman, avec des détails très réalistes : claveaux, chapiteaux, arcs en plein cintre. Le bâtiment est surmonté d’une tour, comme à Notre-Dame du Port, et deux lampes éclairent le sanctuaire, où des draperies dissimulent l’autel.

L’hostie présente dans le tabernacle de l’abbaye est évoquée par ce rapprochement qu’indique l’index de l’ange : ainsi le sculpteur souligne le lien entre la Résurrection, et la permanence de Jésus dans son Eglise.

Les détails des soldats endormis sont très réalistes :  cotte de maille finement tissée par dessus la robe courte, casque à nasal, boucliers longs en amande garnis de pointe en diamant, épées…