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Le T évoque la dernière lettre de l’alphabet hébraïque, et on lui confère une valeur symbolique depuis l’Ancien Testament ; on en parle déjà dans le livre d’Ézéchiel :« L’Éternel lui dit : passe au milieu de la ville, au milieu de Jérusalem, et fais une marque sur le front des hommes qui soupirent et qui gémissent à cause de toutes les abominations qui s’y commettent. » (Ez 9, 4) : le Tau est le symbole qui, placé sur le front des pauvres d’Israël, les sauve de l’extermination. Il fut par la suite adopté par les tout premiers chrétiens pour un double motif :
1 En tant que dernière lettre de l’alphabet hébraïque, il incarnait la réalisation de la promesse contenue dans l’Apocalypse : je suis l’alpha et l’oméga.
2 Sa forme leur rappelait la croix, sur laquelle le Christ se sacrifia pour le salut du monde.
C’est devenu un des deux symboles de saint Antoine, avec le cochon : saint Antoine abbé, nommé aussi saint Antoine ermite, qui était le saint patron de l’ordre hospitalier des Antonins. Ce saint était particulièrement invoqué contre diverses maladies contagieuses ou épidémiques, comme l’ergotisme, également nommé » mal des ardents » ou » feu saint Antoine « , maladie provenant de la consommation de seigle contaminé par un champignon parasite. Dans toutes les campagnes d’Auvergne se trouve une statue de ce grand saint. La statue est parfois environnée de flammes évoquant le « feu saint Antoine ».
Il tient généralement de sa main droite un bâton noueux ou ébranché en forme de T, symbole de vie et signe protecteur dès l’Antiquité, mais aussi allusion à la béquille sur laquelle s’appuyaient les victimes de l’ergotisme.
Le cochon, souvent bien sage, parfois plus original, rappelle que les antonins avaient le droit de laisser paître en liberté leurs cochons, qui portaient une clochette.
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Une statue de saint Antoine, conservée dans l’église d’Auzelles, rappelle le culte que les habitants vouaient à ce grand saint. (Il reste encore plus d’une centaine de statues de ce saint dans le diocèse!)