Le Maître-autel

La construction du maître-autel de la cathédrale de Clermont provoqua de grands débats. Le maitre-autel avait disparu dans les tourmentes révolutionnaires, et il devenait urgent de créer un nouvel autel.

Deux projets étaient en concurrence : , l’architecte clermontois Mallay imaginait un autel s’inspirant de celui de la cathédrale d’Arras :  retable dépourvu de gradins, et le Saint-Sacrement conservé dans une colombe eucharistique, suspendu à une sorte de crosse.

L’autre projet fut défendu par Viollet-le-Duc : non seulement des gradins devaient être aménagés pour recevoir les chandeliers, mais un tabernacle s’imposait, ainsi qu’une niche pour exposer  le Saint-Sacrement. Il s’inspirait de l’ancien maître-autel, décrit dans un prix fait de …, offert par l’évêque de Rodez

Le projet définitif fut réalisé pour l’orfèvrerie par Louis Bachelet (actif 1844-1877, orfèvre et bronzier d’art), pour la sculpture des figures par Armand Toussaint, et pour les ornements par Villemino. Le maître-autel constituait une innovation technique :  plaques de cuivre travaillées au repoussé et non fondues, clouées et non soudées. La dorure fut obtenue par électrolyse, procédé tout nouveau.

L’œuvre fut présentée à l’exposition universelle de 1855 et fut installée dans le chœur en 1856, payée 60 000 francs or.

Cathédrale de Clermont- Maître autel de Viollet le Duc
Cathédrale de Clermont, maître-autel de Viollet-le-Duc, photo LPV

Ce maître-autel ne fut pas consacré avant 1924. Il possédait encore à cette date la planche de bois d’origine, avec sans doute un autel portatif. En 1924, pour la Dédicace solennelle de la Cathédrale de Clermont, on installa une table de pierre, puis Mgr Marnas introduisit une « capsula » contenant des reliques, scella la pierre, et consacra  le maître-autel.

Cathédrale de Clermont, autel de Viollet-le-Duc, pierre consacrée en 1924