Pontgibaud : église Saint-Benoît

Pontgibaud, église Saint-Benoît
Pontgibaud, église, saint Benoît

Au  XIIème  siècle se construit le château de Pontgibaud.  L’église Saint-Benoît n’est alors que la chapelle seigneuriale.
Mais au XVème siècle 2 tremblements de terre, en 1477 puis en 1490, vont mettre à mal puis faire s’écrouler la voûte.

On raconte que le Maréchal Gilbert III  de la Fayette, alors seigneur  de Pontgibaud, la fait restaurer et que c’est ainsi qu’on peut voir les armoiries du Maréchal à la 3ème clef de voûte de la nef et que son épouse, Jeanne de Joyeuse y fut inhumée.
En fait, le Maréchal de la Fayette était décédé depuis 1464. C’est donc ses descendants qui eurent à charge de  restaurer la chapelle.

Jusqu’en 1789, l’église de Pontgibaud n’est qu’une annexe de St Pierre le Chastel, possession  de l’abbaye des bénédictins de Mozac. Le patron est saint Bonnet

Pontgibaud ne devient paroisse autonome qu’en 1802   (18 Germinal de l’an X) , jour de l’entrée en vigueur du Concordat de 1801 entre Bonaparte et le pape Pie VII.

A partir de 1860, sur les plans de l’architecte Agis Ledru, sont ajoutés le chœur, les 2 chapelles latérales, et le clocher (l’ancienne chapelle, en forme de croix latine, commençait au porche et se terminait à l’entrée du chœur)

Les travaux s’achèvent en 1877 par le grand perron.

Quand on entre dans cette église, on note tout de suite sa simplicité (apparente) architecturale

D’autant que dans les années 1980 le curé de l’époque (Eugène Gourdon) a fait enlever tout ce qui lui semblait encombrer ou alourdir la décoration (certaines statues et boiseries dorées). En contrepartie,  il a lui-même installé l’éclairage indirect pour faire ressortir l’élégance de l’ensemble, et  en 1991 mis en place le lustre de cristal offert par les paroissiens.

Pontgibaud, église, nef, choeur
Pontgibaud, église, porche
Pontgibaud, église, chapelle de la Vierge
Pontgibaud, église, fragments de retable

La pièce la plus remarquable est le maître-autel, œuvre de Jean-Baptiste Arbieu au milieu du XVIIIe siècle. Cet autel provient de la Chartreuse de Port-Sainte-Marie, monastère créé en en 1219  par Guillaume et Raoul de Beaufort, sur la paroisse de Chapdes-Beaufort  au lieu-dit Confinéal, vendu à la Révolution. Mais des  particuliers et surtout les églises de Manzat et Pontgibaud  et la municipalité d’Aigueperse, vont acquérir le riche mobilier.

On retrouve des maîtres-autels du même style du sculpteur Arbieu à Riom,  en l’église Saint-Amable, dans l’église Saint-Germain à Mazayes, à Saint-Cerneuf de Billom, et à Aurillac en l’église Saint-Géraud (voir notice de Mme Durin-Tiercelin https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/IM63003168)

On raconte que Mgr de Dampierre, le premier évêque concordataire, a désiré, pour 30 000 francs de l’époque (soit environ 70 000 euro d’aujourd’hui), acheter l’autel pour l’installer dans sa cathédrale. Il dut renoncer devant les vives protestations des gibaldipontins.

Mobilier issu de la Chartreuse :

– le maître-autel
– le bénitier en fer forgé et marbre blanc
– 2 Adorations signées de Guy François du Puy (1646)
– L’Assomption, œuvre  de Parrocel (1726)
– la Statue de la vierge en carton-pierre dorée à la feuille (chapelle dédiée)
– une Pietà
– la statue dorée de St Benoît  (niche à l’entrée de l’église)

Pontgibaud, église, bénitier
Pontgibaud, église, adoration des mages
Pontgibaud, église, Guy François adoration bergers
Pontgibaud, église, Parrocel, Assomption
Pontgibaud, église, tableau

– Le lustre en cristal offert par les paroissiens
– Les 14 stations du chemin de croix datées du XIXe siècle
– les fonts baptismaux en pierre de lave grise
– le portrait du père Joseph Enjelvin , franciscain , curé de la paroisse de 1829 à 1835 et très vénéré de ses paroissiens (il est enterré au cimetière de Pontgibaud)

Ce portrait est de  Anna Garcin-Mayade , artiste peintre née et décédée à Pontgibaud  (1981) et dont la vie a été marquée par  ses études à Montmartre. où elle fût amie d’Utrillo et Suzanne Valandon, et surtout d’Auguste Renoir  dont elle devint l’élève , et  essentiellement par sa déportation pour le camp de concentration pour femmes de Ravensbrück  dont elle reviendra

Avec la collaboration de M. Jean Hugues FELGEYROLLES