Dans la partie gothique se trouvent deux fresques du XVe siècle, de tout premier intérêt. L’une, datée de 1405, évoque le jugement dernier. L’autre de 1420 reprend le motif des Trois morts et des trois vifs.
- Le jugement dernier : le Christ est au centre, marqué des plaies de sa Passion. Il a sa mère à sa droite, et il est entouré de ses apôtres. A ses pieds, les tombes s’ouvrent pour la Résurrection des corps, et le jugement final, annoncé par la trompette des anges.
A sa droite, les anges emportent les élus dans la Jérusalem céleste, tandis qu’à sa gauche des diables entraînent les damnés dans la gueule des Enfers. Saint Michel pourfend un damné de son glaive.
Sous les pieds du Christ se trouve un cadavre en putréfaction, sort qui attend les deux donateurs, homme et femme, qui implorent le Christ.
- Le « dit des trois vifs et des trois morts », poème de la fin du XIIIe, a de nombreux points communs avec la danse macabre. C’est un rappel que tous les humains, aussi fortunés soient-ils, sont destinés à mourir, rappel évoqué par un violent contraste entre la beauté des vivants et l’abomination des cadavres putrides. Cependant, il existe une nuance importante dans la philosophie des deux œuvres. Avec les danses macabres, le glas a sonné et tous doivent joindre la danse: il est trop tard pour se repentir. Dans le « dit des trois vifs et des trois morts » , les squelettes incitent les vivants à faire acte de contrition.
La rencontre de trois vifs et des trois morts que nous admirons ici a été assez lourdement retouchée. Au-dessus, une inscription indique sa date d’exécution et le nom du commanditaire, le chanoine Robert de Bassinhac, qui s’est d’ailleurs fait représenter avec toute sa famille dans le bas de la fresque. Un poème de six quatrains accompagne l’œuvre. Trois cavaliers richement vêtus chassant au faucon dans un paysage idyllique rencontrent leur futur : trois morts, corps décharnés, se tenant par la main; un seul est vêtu d’un linceul. En arrière-plan, sur la gauche, s’élève un château qui contraste avec la cabane qui semble servir d’ossuaire aux morts. Ici, comme dans la majorité des dits français, le calvaire marque la frontière entre le monde des vivants et celui des morts.